L'investissement immobilier permet de diversifier son patrimoine et de générer des revenus complémentaires. Parmi les différentes options disponibles, investir en SCI (Société Civile Immobilière) offre des avantages en termes de gestion, de fiscalité et de transmission patrimoniale. Notre guide détaillé vous accompagne pas à pas pour comprendre les tenants et les aboutissants de l'investissement en SCI afin de mener à bien votre projet immobilier.
Qu'est-ce qu'une SCI (Société Civile Immobilière) ?
Avant de se lancer dans un projet d'investissement en SCI, découvrons ce qu’est ce type de société et son mode de fonctionnement.
Définition et fonctionnement d'une SCI
Une Société Civile Immobilière (SCI) permet à plusieurs personnes (les associés), de détenir et de gérer ensemble un ou plusieurs biens immobiliers. Contrairement à l'indivision, la SCI offre une gestion plus souple et organisée du patrimoine. Chaque associé détient des parts selon son apport initial, qu'il s'agisse d'apports en numéraire ou en nature (biens immobiliers).
Le fonctionnement de ce type de société repose sur :
- La rédaction de statuts
- La nomination d'un ou plusieurs gérants
- La tenue d'assemblées générales
Pourquoi choisir une SCI pour investir dans l'immobilier ?
- Flexibilité de gestion : la SCI permet une gestion collective du patrimoine sans nécessiter l'unanimité des associés pour chaque décision, contrairement à l'indivision.
- Protection du patrimoine personnel : les dettes de la SCI sont supportées par la société elle-même, protégeant ainsi le patrimoine personnel des associés.
- Optimisation fiscale : la SCI présente des options fiscales avantageuses, notamment en matière de transmission de patrimoine et de choix du régime d'imposition.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Quelle forme juridique choisir pour votre investissement locatif ?”
Les avantages d'investir en SCI
Investir en SCI offre une multitude d'avantages, notamment en termes d'optimisation fiscale, de transmission patrimoniale et de protection du patrimoine personnel.

Optimisation fiscale avec la SCI
L'un des principaux attraits de la SCI réside dans sa souplesse fiscale. En effet, les associés peuvent choisir entre deux régimes d'imposition :
- Impôt sur le revenu (IR) : les bénéfices sont imposés au nom des associés, selon leurs parts. C’est souvent l’idéal pour les petites structures familiales.
- Impôt sur les sociétés (IS) : la SCI est imposée en tant que personne morale. Ce régime permet notamment d'amortir le bien immobilier, réduisant ainsi le bénéfice imposable. Toutefois, la fiscalité sur les plus-values peut être moins avantageuse lors de la revente du bien.
Transmission de patrimoine facilitée
La SCI constitue un outil efficace pour organiser la transmission de son patrimoine immobilier. En effet, il est possible de transmettre progressivement des parts sociales à ses héritiers, afin de bénéficier des abattements fiscaux en vigueur. Cette stratégie permet de réduire les droits de succession tout en conservant le contrôle de la gestion du bien.
Protection du patrimoine personnel
Les associés voient leur patrimoine personnel séparé du patrimoine de la SCI. Ainsi, en cas de difficultés financières de la SCI, les créanciers ne peuvent en principe pas saisir les biens personnels des associés, limitant ainsi les risques liés à l'investissement immobilier.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Quels sont les avantages fiscaux de la SCI ?”
Comment investir en SCI ?
Pour réussir votre investissement en SCI, il est nécessaire de suivre une démarche bien précise, depuis la création de la société jusqu'au financement du projet immobilier.
Créer une SCI : les étapes à suivre
1. Rédaction des statuts
Les statuts constituent le document fondateur de la SCI, définissant ses règles de fonctionnement, l'objet social, la répartition des parts sociales entre les associés, les modalités de prise de décision, ainsi que les pouvoirs et responsabilités du gérant.
2. Constitution du capital social
Le capital social est constitué des apports pouvant être en numéraire ou en nature.
3. Publication d'un avis de constitution
Afin d'informer les tiers de la création de la SCI, il est nécessaire de publier un avis de constitution dans un journal officiel, mentionnant des informations essentielles telles que la dénomination sociale, la forme juridique, l'objet social, l'adresse du siège, le montant du capital social, la durée de la société, l'identité du gérant et des associés, ainsi que les modalités d'immatriculation.
4. Immatriculation de la société
La dernière étape consiste à procéder à l'immatriculation de la SCI au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Une fois le dossier validé, la SCI est immatriculée et reçoit son extrait Kbis, attestant de son existence légale et lui permettant d'exercer ses activités en toute légalité.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Comment créer une SCI étape par étape ?”
Choisir le type de SCI adapté à votre projet
Il existe différents types de SCI, chacun adapté à des objectifs spécifiques :
- SCI familiale : constituée entre membres d'une même famille, elle facilite la gestion et la transmission du patrimoine.
- SCI de gestion : destinée à l'acquisition et à la gestion de biens immobiliers locatifs, elle permet de mutualiser les ressources et les risques entre associés.
- SCI de construction-vente : son objet est la construction d'immeubles en vue de leur revente. Ce type de SCI est soumis à des règles fiscales spécifiques.
Le financement pour investir en SCI
Le financement d'un projet immobilier via une SCI peut se faire de plusieurs manières :
- Apports en numéraire : les associés apportent des fonds propres à la société.
- Emprunt bancaire : la SCI peut contracter un prêt immobilier. Les banques évaluent la solvabilité de la société en fonction des garanties offertes par les associés.
- Prêts entre associés : les associés peuvent consentir des prêts à la SCI, formalisés par des contrats de prêt
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La fiscalité d’une SCI : tout ce que vous devez savoir
La fiscalité d’une SCI est un aspect important à maîtriser pour optimiser votre investissement.
Choisir entre l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS)
Le choix du régime fiscal dépend de plusieurs facteurs, notamment de la stratégie d'investissement et de la durée de détention des biens. L'IR est souvent privilégié pour les SCI familiales, tandis que l'IS peut être avantageux pour des projets à vocation commerciale ou de grande envergure.
L'impôt sur les sociétés (IS) et l'amortissement
Opter pour l'impôt sur les sociétés (IS) permet à la SCI de bénéficier de l'amortissement des biens immobiliers. L'amortissement consiste à répartir le coût d'acquisition d'un bien sur sa durée d'utilisation estimée, reflétant ainsi sa dépréciation comptable au fil du temps. Cette pratique réduit le résultat imposable de la SCI, entraînant une diminution de l'impôt à payer.
Bon à savoir : l'amortissement peut optimiser la fiscalité à court terme, mais il peut également augmenter la plus-value imposable lors de la revente du bien, car le prix de revient fiscal est diminué des amortissements pratiqués.
Les obligations fiscales pour investir en SCI
Investir en SCI entraîne le respect de certaines obligations fiscales, qui varient selon son régime d'imposition :
- SCI à l'IR : elle doit remplir la déclaration n° 2072, détaillant les revenus fonciers perçus et les charges déductibles. Chaque associé reporte ensuite sa quote-part de résultat sur sa propre déclaration de revenus.
- SCI à l'IS : elle est tenue de déposer une liasse fiscale annuelle, incluant le déclaration n° 2065, ainsi qu'un bilan comptable et un compte de résultat.
Les risques et les inconvénients d’investir en SCI
Malgré ses nombreux avantages, investir en SCI comporte certains risques qu'il convient de considérer.
Complexité administrative et coûts de gestion
La création et la gestion d'une SCI impliquent des formalités administratives et des obligations comptables :
- Formalités de création : rédaction des statuts, immatriculation au RCS, publication d'annonces légales…
- Gestion comptable : tenue d'une comptabilité régulière, établissement des comptes annuels, déclarations fiscales…
Ces démarches engendrent des coûts et nécessitent du temps, voire l'intervention de professionnels qualifiés.
Responsabilité des associés
Dans une SCI, les associés ont une responsabilité indéfinie. Toutefois, cette responsabilité est subsidiaire, les créanciers devant d'abord poursuivre la SCI avant de solliciter les associés.
Investir en SCI : les erreurs à éviter
Pour réussir votre investissement en SCI, ne commettez pas ces erreurs courantes.
Ne pas définir clairement les statuts
Les statuts constituent la base juridique de la SCI. Une rédaction imprécise ou inadaptée peut entraîner des conflits entre associés et compliquer la gestion de la société. Il est essentiel de définir clairement les règles de fonctionnement, les pouvoirs du gérant, les modalités de prise de décision…
Oublier la planification fiscale
Négliger la stratégie fiscale peut avoir des conséquences financières importantes. Le choix entre impôts sur le revenus et les sociétés doit correspondre à la situation des associés.
Ne pas anticiper la revente ou la transmission
L'absence de clauses spécifiques dans les statuts concernant la cession des parts sociales ou la transmission du patrimoine peut entraîner des blocages ou des litiges entre associés. Il est recommandé de prévoir des mécanismes de préemption, d'agrément ou d'exclusion pour faciliter ces opérations.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Choisir le bon moment pour investir dans l’immobilier ?”
Étude de cas : création d'une SCI familiale pour l'acquisition et la gestion d'une résidence secondaire
Contexte
La famille Dupont, composée des parents Pierre et Marie, et de leurs deux enfants adultes, Sophie et Lucas, souhaite acquérir une maison de vacances. Leur objectif est de faciliter la gestion commune du bien et d'anticiper sa transmission aux enfants. Après réflexion, ils décident d’investir en SCI familiale pour réaliser ce projet.
Étapes de création de la SCI familiale
Les Dupont se réunissent pour définir les contours de leur projet :
- Objectif principal : acquérir une maison de vacances pour en profiter en famille et la transmettre aux enfants.
- Gestion : mettre en place une structure juridique permettant une gestion souple et collective du bien.
- Transmission : préparer la succession en minimisant les droits de mutation grâce aux avantages offerts par la SCI familiale.
Avec l'aide d'un notaire, la famille rédige les statuts de la SCI. Le capital social est fixé à 200 000 €, correspondant au prix estimé de la maison. Chaque associé apporte 50 000 € en numéraire, soit par épargne personnelle, soit via un emprunt bancaire personnel. Un avis de création de la SCI est publié dans un journal d'annonces légales. Après validation du dossier, la SCI Dupont est immatriculée au RCS et reçoit son extrait Kbis attestant de son existence légale.
Acquisition et gestion du bien immobilier
Une fois la SCI créée, la famille procède à l'achat de la maison de vacances au nom de la société. Les fonds apportés par les associés sont utilisés pour financer l'acquisition. La gestion quotidienne du bien (entretien, taxes, éventuelle location saisonnière) est assurée par le gérant, Pierre, selon les modalités prévues dans les statuts.
Transmission et avantages fiscaux
Les parents envisagent de transmettre progressivement leurs parts sociales à Sophie et Lucas. Grâce à l'abattement de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans, ils peuvent effectuer des donations de parts en franchise de droits, optimisant ainsi la transmission du patrimoine familial.
Conclusion : pourquoi investir en SCI peut être une bonne stratégie immobilière
Investir en SCI offre une structure flexible et avantageuse pour gérer et transmettre un patrimoine immobilier. Les principaux atouts de la SCI sont en effet la flexibilité de gestion, l’optimisation fiscale, la protection du patrimoine et la facilité de transmission.
Pour maximiser les bénéfices de votre investissement en SCI, il est conseillé de se faire accompagner par des professionnels (notaires, avocats, experts-comptables spécialisés en droit immobilier...), rédiger des statuts sur mesure adaptés à votre situation et à vos objectifs, mais aussi anticiper les aspects fiscaux et successoraux.
Les équipes de Manda, votre spécialiste de la gestion locative innovante, sont à votre écoute pour vous accompagner et vous aider à investir en SCI !
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FAQ
Quelle est la différence entre une SCI à l'IR et une SCI à l'IS ?
Une SCI à l'IR est fiscalement transparente : les bénéfices sont imposés au nom des associés selon leur quote-part et leur tranche marginale d'imposition. À l'inverse, une SCI à l'IS est une entité fiscale distincte, imposée sur ses bénéfices au taux de l'IS.
Quels sont les coûts pour investir en SCI ?
Les coûts de création d'une SCI incluent les frais de rédaction des statuts (éventuellement avec un notaire ou un avocat), les frais d'immatriculation au registre du commerce et des sociétés et les frais de publication d'une annonce légale.
Une SCI peut-elle être constituée avec un seul associé ?
Non, une SCI nécessite au minimum deux associés, qu'il s'agisse de personnes physiques ou morales.
Quels types de biens immobiliers peut-on détenir au sein d'une SCI ?
Une SCI peut détenir divers types de biens immobiliers, tels que des logements résidentiels, des locaux commerciaux, des terrains ou encore des immeubles de bureaux.
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