Loi anti-Airbnb : une nouvelle ère pour la location touristique, êtes-vous au courant de tout ?
Avec la montée en puissance des plateformes de location touristique comme Airbnb, les villes touristiques ont connu des transformations majeures. Si ces plateformes offrent des opportunités économiques, elles engendrent également des dérives : flambée des loyers, pénurie de logements pour les habitants et perturbation des quartiers. En réponse, une nouvelle législation, communément appelée loi anti-Airbnb, a vu le jour le 19 novembre 2024. Cette loi marque un tournant pour les propriétaires de meublés touristiques, les municipalités et les voyageurs. Mais êtes-vous réellement au courant de ses implications ?
Pourquoi cette nouvelle loi a-t-elle été instaurée ?
Face aux déséquilibres causés par la location de courte durée, le gouvernement a dû agir. La loi anti-Airbnb vise à encadrer cette activité pour préserver l’équilibre du marché immobilier tout en maintenant un usage raisonnable des biens locatifs.
Contexte : la croissance de la location courte durée et ses dérives
Depuis une décennie, la location touristique s’est imposée comme une alternative populaire aux hôtels. Airbnb, en particulier, a démocratisé cette pratique en permettant aux propriétaires de louer leurs biens en toute simplicité. Cependant, cette croissance fulgurante n’a pas été sans conséquences :
- Augmentation des loyers dans les zones attractives.
- Transformation de logements longue durée en meublés touristiques.
- Problèmes de cohabitation dans certains immeubles résidentiels.
En réponse, les collectivités locales et le gouvernement ont exprimé leur inquiétude face à ces effets collatéraux.
Les objectifs principaux de la loi : encadrer et rééquilibrer le marché
La loi anti-Airbnb poursuit plusieurs objectifs pour réguler l'essor des locations saisonnières et préserver l'équilibre des territoires.
Réduction de la spéculation immobilière
L'un des premiers objectifs est de limiter la spéculation immobilière. Dans de nombreuses grandes villes et zones touristiques, la multiplication des locations saisonnières a entraîné une raréfaction des logements disponibles pour les habitants permanents. En plafonnant le nombre de jours de location ou en obligeant les propriétaires à respecter des règles strictes, la loi vise à éviter que les biens immobiliers ne soient utilisés exclusivement à des fins lucratives. Cette mesure freine également l'inflation des prix, qui rend l'achat ou la location d'un logement inaccessible pour une grande partie de la population locale.
Protection de l'habitat résidentiel
Un autre enjeu majeur est de protéger le parc de logements résidentiels. De nombreux appartements autrefois destinés à la location longue durée sont aujourd'hui transformés en locations touristiques, au détriment des habitants permanents. En instaurant des restrictions sur la transformation de logements en meublés touristiques, la loi cherche à garantir que les habitants puissent accéder à des logements stables et abordables.
Maintien de l'équilibre entre tourisme et qualité de vie
La loi s'efforce aussi de concilier l'activité touristique, essentielle à l'économie de nombreuses régions, avec la qualité de vie des résidents. Dans certains quartiers, la prolifération de locations Airbnb entraîne des nuisances sonores, des pressions sur les infrastructures locales et un sentiment de perte d'identité culturelle. En réglementant l'activité des plateformes et des propriétaires, l'objectif est de limiter ces effets négatifs tout en maintenant l'attractivité touristique d’une zone.
Favoriser une économie locale et équilibrée
En encadrant strictement les locations touristiques, la loi contribue aussi à encourager les touristes à se tourner vers des hébergements traditionnels, comme les hôtels ou les chambres d’hôtes, qui participent davantage à l'économie locale par le biais d'emplois et de taxes. Ce rééquilibrage économique permet de mieux répartir les bénéfices de l'activité touristique.
À retenir : cette législation cherche à préserver la diversité sociale et économique des territoires tout en évitant les déséquilibres causés par le développement incontrôlé des plateformes de location saisonnière.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Airbnb en copropriété : ce qu’il faut savoir avant de se lancer”
Les zones ciblées par la loi
Certaines zones, dites "zones tendues", sont particulièrement concernées par la loi anti-Airbnb. Ces secteurs, où la demande de logements dépasse largement l’offre, subissent les pressions immobilières les plus fortes. Il s'agit notamment des centres-villes touristiques comme ceux de Paris, Lyon ou encore Bordeaux. Une réglementation stricte y est essentielle pour protéger les locataires et freiner la saturation du marché immobilier.
À retenir : les zones tendues sont au cœur de cette législation en raison de leur vulnérabilité face aux dérives de la location touristique.
Les grandes lignes de la loi Anti-Airbnb
Pour répondre aux défis posés par les locations de courte durée, la loi anti-Airbnb introduit des mesures précises. Voici les principaux changements à compter de 2025.
Fiscalité moins avantageuse
Les abattements fiscaux pour les meublés non classés sont réduits de 50 % à 30 %, soit le même taux que pour la location nue. Le seuil maximal de revenus locatifs bénéficiant de cet abattement est également abaissé, passant de 77 700 € à 15 000 €.
Par ailleurs, les meublés classés voient leur abattement réduit de 71 % à 50 % dans une limite de 77 000 €, contre 188 700 € auparavant.
Régulations locales renforcées
Les communes peuvent désormais imposer des quotas pour les meublés de tourisme, ou désigner des zones réservées au logement permanent. Elles peuvent aussi passer de 120 à 90 le nombre de nuitées maximales chaque année pour la location de la résidence principale d’un propriétaire.
Renforcement du contrôle fiscal
Les plateformes de location devront renforcer la transmission des données des utilisateurs afin d’assurer une meilleure surveillance fiscale.
Obligations de performance énergétique
Dès 2025, les logements classés G ne seront plus louables, suivis des F en 2028 et des E en 2034. Les biens existants ont néanmoins dix ans pour se conformer.
À retenir : ces mesures visent à réduire la tension sur l’offre de logements tout en encadrant davantage les pratiques des propriétaires dans le secteur des meublés touristiques.
Sanctions et amendes prévues en cas de non-conformité
Les contrevenants s’exposent à des sanctions financières sévères. Ces pénalités visent à dissuader les abus et à encourager les bonnes pratiques des propriétaires bailleurs.
Meublés de tourisme et copropriétés
La location de courte durée se voit également beaucoup plus encadrée dans les copropriétés.
Copropriétés existantes
Pour interdire la location de meublés de tourisme, un immeuble pourra dorénavant modifier son règlement de copropriété non plus avec l'unanimité des voix des copropriétaires, mais avec la majorité simple. Attention cependant, pour que cette mesure puisse s'appliquer, le règlement doit comporter une clause "d'habitation bourgeoise", c’est-à-dire autorisant l'habitat individuel et l’activité des professionnels libéraux (notaires, docteurs…), mais interdisant les activités commerciales, excepté pour des lots spécifiques qui sont par exemple situés en RdC.
Nouvelles copropriétés
Lors de la mise en place d’un nouveau règlement de copropriété depuis la promulgation de la loi anti-Airbnb, la copropriété doit obligatoirement indiquer si la location de meublés de tourisme est autorisée ou non au sein de l’immeuble.
Quels impacts pour les propriétaires de meublés touristiques ?
Cette législation bouleverse profondément les pratiques des propriétaires, en modifiant à la fois leurs revenus potentiels et leurs responsabilités administratives.
Conséquences immédiates sur les revenus locatifs
Avec la limitation du nombre de nuitées, de nombreux propriétaires vont voir leurs revenus diminuer. Les logements situés dans les zones les plus réglementées subissent des baisses significatives de rentabilité. Toutefois, cette contrainte encourage les propriétaires à diversifier leurs stratégies locatives.
Complexité administrative accrue pour les propriétaires
La loi anti-Airbnb impose une gestion administrative plus lourde. Entre les déclarations obligatoires, les éventuelles autorisations locales et le respect des plafonds de nuitées, les propriétaires doivent se conformer à une réglementation stricte.
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Vaut-il mieux passer une location Airbnb en location meublée classique ?”
Les solutions pour s’adapter à la nouvelle réglementation
Face à des réglementations toujours plus strictes concernant la gestion des biens immobiliers, les propriétaires doivent repenser leurs stratégies de location. Plutôt que de subir les contraintes, ils peuvent explorer des alternatives à la fois rentables et conformes à la législation en vigueur. Ces options permettent de concilier obligations légales et objectifs financiers.
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Se tourner vers la location longue durée : avantages et inconvénients
La location longue durée demeure une solution classique et sécurisée pour les propriétaires. Elle offre plusieurs avantages :
- Stabilité financière : les revenus locatifs sont réguliers, réduisant les incertitudes.
- Gestion simplifiée : une fois le locataire en place, les démarches administratives et logistiques sont moindres par rapport à des locations saisonnières.
Cependant, cette solution comporte également des limites :
- Rentabilité souvent inférieure : comparée à la location touristique, les loyers perçus sont généralement moins élevés.
- Risque d’impayés : le choix du locataire est important pour éviter les litiges ou les défauts de paiement. Une analyse minutieuse du dossier du locataire est essentielle pour sécuriser cette option.
Des alternatives comme le coliving ou le bail mobilité
Le coliving, une approche moderne
Le coliving se distingue comme une formule innovante et attractive. Idéale pour les jeunes actifs, les étudiants ou les freelances, cette option consiste à louer un bien immobilier à plusieurs locataires, chacun ayant sa propre chambre, tout en partageant des espaces communs.
- Demande croissante : ce type de logement est particulièrement prisé dans les grandes villes.
- Rendement amélioré : les loyers cumulés des différents occupants sont souvent supérieurs à un loyer classique.
Cependant, le coliving nécessite un aménagement adapté et une gestion plus complexe, notamment avec des rotations plus fréquentes de locataires.
Le bail mobilité, une solution flexible
Le bail mobilité permet de louer un logement pour une durée de 1 à 10 mois. Il est particulièrement adapté aux professionnels en déplacement, aux étudiants en stage ou aux personnes en formation temporaire.
- Flexibilité : la courte durée permet aux propriétaires d’ajuster rapidement leur stratégie selon les besoins du marché.
- Conformité légale : ce type de bail répond aux exigences réglementaires en matière de location temporaire.
En contrepartie, les propriétaires doivent s’assurer de la qualité des locataires pour éviter les périodes de vacance locative et les potentiels désagréments liés à la rotation fréquente des occupants.
À retenir : s’adapter à la nouvelle réglementation demande de la flexibilité et une vision stratégique. Que ce soit par le biais de la location longue durée, du coliving ou du bail mobilité, ces options permettent aux propriétaires de rester compétitifs de façon légale.
Faire appel à un gestionnaire immobilier
Les gestionnaires locatifs professionnels aident les propriétaires à mieux comprendre la complexité réglementaire tout en optimisant leurs revenus. Ils prennent en charge les démarches administratives, la gestion quotidienne et le respect des règles locales.
Exemples chiffrés : comparaison de rentabilité entre différentes options
⇨ Pour aller plus loin avec Manda : “Location longue durée et courte durée : le comparatif”
Conclusion : loi Anti-Airbnb, une contrainte ou une opportunité pour les propriétaires ?
La loi anti-Airbnb bouleverse indéniablement les pratiques des propriétaires de meublés touristiques. Si elle représente une contrainte pour certains, elle peut aussi être une opportunité d’explorer de nouvelles solutions locatives. Les propriétaires bailleurs peuvent en effet tirer parti de cette réglementation pour réorienter leurs activités vers des modèles plus durables.
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FAQ
Qu’est-ce que la loi anti-Airbnb ?
Il s’agit d’une loi adoptée en novembre 2024 visant à encadrer la location touristique pour limiter ses impacts négatifs sur le marché immobilier et les habitants permanents.
Combien de nuits puis-je louer ma résidence principale ?
La loi anti-Airbnb fixe une limite de 90 nuitées par an pour la résidence principale à partir de 2025.
Quels sont les risques si je ne respecte pas la loi anti-Airbnb ?
Vous pouvez recevoir des amendes et vous voir interdire la location de votre bien.
Existe-t-il des alternatives à la location de courte durée ?
Oui, des solutions comme la location de longue durée, le coliving ou le bail mobilité permettent de s’adapter aux nouvelles contraintes de la loi anti-Airbnb.