Le prix du mètre cube d’eau chaude dans un immeuble en copropriété dépend de plusieurs facteurs, dont le prix du mètre cube d’eau potable dans cette ville et du coût de fonctionnement du système de chauffe utilisé. En moyenne, on peut compter un prix de l’eau froide de 4,34€/m³ et un coût de 6 à 8€/m³ pour la chauffe de l’eau. La consommation d’eau chaude est estimée à 50 L/jour, comme l’indique Selectra, soit une moyenne de 20 m³ par an et par personne.
Combien coûte la production d’un mètre cube d’eau chaude en copropriété ?
Pour calculer le prix d’un mètre cube d’eau chaude, il faut prendre en compte le coût de l’eau froide, le coût du système de chauffage, ainsi que les charges annexes.
Prix d’un mètre cube d’eau
Le prix d’un mètre cube d’eau est composé d’une partie fixe et d’une partie variable.
La partie fixe, appelée abonnement, est ce qui permet de financer l’entretien des réseaux, compteurs et autres frais de fonctionnement. Une part de l’abonnement revient au fournisseur d’eau potable, et une l’autre revient au système de traitement des eaux usées.
La partie variable est proportionnelle à la quantité d’eau effectivement consommée. Une part reviendra au réseau d’assainissement, pour financer le traitement de l’eau consommée qui réintègre le réseau, l’autre part revenant au fournisseur d’eau.
En 2021, le tarif moyen d’un mètre cube d’eau potable en France était de 4,34€ TTC. 49% de ce prix revient au fournisseur, et 51% au réseau d’assainissement.
Les systèmes de chauffage et eau chaude collectifs
Les systèmes d’eau chaude collectifs sont souvent installés de façon à produire également le chauffage.En effet, il peut s’agir généralement d’une chaudière à gaz, à fioul ou à propane, ce même équipement pouvant alimenter un réseau de chauffage collectif.
Ces chaudières ont un coût important, entre 5 000 et 20 000 € selon la taille de l’immeuble à alimenter.Ce coût s’amortit tout au long de sa durée de vie, soit une vingtaine d’années.
Désormais, les copropriétés ont plutôt tendance à installer des chaudières à biomasse (granulés, bois, pellets…) ou pompes à chaleur, qui bénéficient d’aides et subventions. Une chaudière biomasse a environ le même coût d’installation qu’une chaudière à fioul, propane ou gaz, et on comptera entre 60 et 90€/m² de surface à chauffer pour une pompe à chaleur air-eau.
En plus de l’équipement en lui-même, intervient le prix de l’énergie utilisée : propane, fioul, gaz, bois, granulés, pellets ou électricité. On compte en général 6 à8€/m³. Si la chaudière sert aussi bien pour le chauffage que pour l’eau chaude, on réalise habituellement un prorata, pour obtenir un coût relatif à l’eau chaude.
Les charges annexes
Au-delà de l’investissement initial et du combustible, on comptabilise dans le prix de revient de l’eau chaude les charges annexes.
Le principal coût à prendre en compte est celui de l’entretien annuel de la chaudière, obligatoire pour nettoyer l’appareil, éviter les dépôts sur les brûleurs, et ainsi limiter les émissions de monoxyde de carbone et les pertes de performance.
On prendra en compte également les éventuelles réparations, qui peuvent intervenir de temps en temps. De plus, la copropriété peut faire effectuer régulièrement des contrôles sanitaires, vérifiant la qualité de l’eau distribuée.
Calcul de la redevance d’eau chaude dans une copropriété
Une fois le coût total établi, la copropriété doit répartir les charges entre les différents appartements.
Calcul de la consommation d’eau chaude sanitaire
Pour calculer l’eau chaude sanitaire facturée à chaque logement, il y a deux façons possibles : installer des compteurs individuels dans chaque appartement, ou effectuer une estimation selon un critère défini.
La pose d’un compteur dans chaque appartement représente un coût important pour une copropriété : chaque compteur coûte entre 100 et 200€ en moyenne, auxquels s’ajoute la facture du plombier pour l’installation, et des frais annuels d’entretien entre 15 et 30€par compteur. Cependant, beaucoup de copropriétés préfèrent réaliser cet investissement et ainsi éviter les débats quant à l’estimation de la consommation par logement.
Ceci permet de facturer l’eau de manière plus juste, et pousse aussi les habitants à une consommation plus responsable. En effet, on constate souvent que les copropriétaires ou locataires sont moins regardants sur leur consommation d’eau quand ils payent une somme identique chaque mois, sans penser que cela sera régularisé sur l’ensemble de l’immeuble.
Pour estimer la consommation d’eau chaude sanitaire par logement dans une copropriété, on doit définir un critère objectif, généralement le nombre de personnes vivant dans le logement ou le nombre de mètres carrés.
Le nombre de personnes est plus juste quant à la consommation d’un logement, car une personne seule dans un appartement de 70 m² ne consommera pas forcément plus d’eau que dans un appartement de 50 m², mais cela porte parfois à débat du fait que le nombre d’habitants est forcément déclaratif, que certaines familles peuvent héberger des personnes pendant longtemps, ou avoir tout le temps des invités, etc. De plus, cela demande plus de gestion pour le syndic car il faut ajuster en permanence le calcul.
Le nombre de mètres carrés de chaque logement est ainsi le critère le plus utilisé, car c’est une donnée disponible publiquement sur le cadastre, quine varie pas dans le temps, et qui est objective. Ce système reste toutefois critiqué par les personnes seules ou couples qui consomment moins que les familles vivant dans la même superficie.
Appels de charges et régularisation
Pour les copropriétés équipées de compteurs individuels, les relevés de compteurs sont réalisés selon une périodicité définie dans le contrat d’entretien. Cela peut être généralement tous les deux mois, de façon trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Pour les copropriétés répartissant la consommation par calcul, c’est la relève du compteur général qui compte, qui a lieu souvent une à deux fois par an.
Pour éviter les factures importantes, et donc les risques d’impayés, le syndic de copropriété procède habituellement à des appels de charges de manière mensuelle, puis à une régularisation le mois de la relève. Ceci fonctionne comme la mensualisation en électricité : le syndic établit par anticipation une moyenne de consommation sur la période, qu’il multiplie par le coût de l’eau chaude, et obtient ainsi une moyenne mensuelle pour la période.
Lors de la relève des compteurs, le syndic obtient la consommation exacte par différence avec les anciennes relèves. On peut alors établir la facture définitive, déduire les sommes déjà versées sur la période, et réaliser une régularisation.
Exemples de tarifs du mètre cube d’eau dans différentes villes
Le prix du mètre cube d’eau varie d’une ville à l’autre, notamment selon l’éloignement de la source. De plus, selon la provenance de l’eau,elle demandera plus ou moins de traitement. Par ailleurs, la nature du sol influe sur l’entretien des canalisations. On rajoutera que le prix peut varier selon la politique de chaque fournisseur, les principaux étant Veolia, Suez etla Saur. Enfin, les communes ayant moins d’habitants ont moins de foyers entre les quels diviser les frais d’entretien du réseau, ce qui en augmente le coût par foyer.
Exemples de prix du mètre cube d’eau dans différentes villes :
Par ailleurs, pour ce qui est du prix au litre ou au mètre cube, ce dernier augmente pour les foyers ayant une faible consommation, car il y a une part fixe d’abonnement à payer quelle que soit la consommation. Selon une étude sur 4 000 foyers en France, le coût moyen d’un mètre cube d’eau est le suivant :
- 5,40€ jusqu’à 30 m³
- 3,80€ jusqu’à 60 m³
- 3,39€ jusqu’à 90 m³
- 3,23€ jusqu’à 120 m³
- 3,08€ jusqu’à 150 m³
Répartition de la consommation moyenne des m3 d’eau dans un appartement en copropriété
La consommation d’eau pour les parties communes, utilisée principalement pour le ménage et l’entretien des espaces verts, ne doit pas excéder, en principe, 5 à 7% de la consommation d’eau de l’immeuble. Si on remarque une surconsommation, cela peut être dû à une fuite ou à une consommation indue de la part d’un usager privé.
Pour un logement en copropriété, on considère une moyenne nationale de 160 L d’eau par personne et par jour, bien que cette consommation soit dégressive en fonction du nombre de personnes qui composent le foyer. Une famille de 4 personnes consomme généralement 150 m³ d’eau par an, dont 50 pour l’usage sanitaire.
À titre indicatif, la répartition de la consommation d’eau dans un logement est la suivante :
FAQ sur le prix du mètre cube d’eau chaude en copropriété
Quelle est l’équivalence entre Litres et M3 ?
1 m³ = 1 000 L. Ainsi, quand on parle d’une consommation de 150 m³ pour une famille de 4 personnes, il s’agit de 150000 L, soit 411 L d’eau par jour, ou 103 L/jour pour 1 personne.
Quelle est la consommation totale d’eau en France ?
Entre 2010 et 2019, la consommation annuelle d’eau potable en France était de 1 066 millions de mètres cubes. Si on prend en compte l’eau non potable consommée pour l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie, la consommation totale d’eau en France est de 4,1 Milliards de mètres cubes par an.
Quelles sont nos principales sources d’eau potable en France ?
En France, on recense 270000 km de cours d’eau permanents, ainsi que 2 000 milliards de mètres cubes d’eau dans des nappes souterraines. Cependant, ces ressources diminuent d’environ 200 milliards de mètres cubes par an, et leur répartition est très inégale : 50% des ressources en eau potable sont réparties sur 25% du territoire.