Assurance dommages-ouvrage en copropriété : conseils pratiques

Mis à jour le
30/1/2025
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Auteur
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.

Être copropriétaire d'un immeuble implique des responsabilités, surtout lors de travaux de construction ou de rénovation qui peuvent menacer la solidité et l'habitabilité de la propriété. L'assurance dommages-ouvrage pour copropriétés, rendue obligatoire par la loi Spinetta du 4 janvier 1978, offre une protection essentielle. Elle couvre les réparations en cas de défauts matériels graves, sans attendre de déterminer la responsabilité du professionnel, assurant ainsi une sécurité financière et physique.

Cette assurance, complémentaire à la garantie décennale des constructeurs, est essentielle pour préserver les biens immobiliers en copropriété. Nous aborderons son importance, le rôle du syndic et des copropriétaires, les travaux couverts, les démarches de souscription, la gestion des sinistres, et le coût, visant à vous guider pour protéger efficacement votre propriété et en apprendre plus sur les types d'assurances en copropriété.

Comprendre l'importance de l'assurance dommages-ouvrage en copropriété

Qu'est-ce que l'assurance dommages-ouvrage ?

L'assurance dommages-ouvrage est une protection spécifique conçue pour couvrir les dommages relevant de la garantie décennale associés aux projets de construction ou de rénovation. Instaurée par la loi Spinetta du 4 janvier 1978, elle est obligatoire pour toute construction ou rénovation significative, y compris les travaux affectant les fondations, la structure, les éléments indissociables de l'immeuble, ou les équipements essentiels. Elle complète la garantie décennale des constructeurs, offrant une prise en charge différente.

Contrairement à la garantie décennale qui exige une détermination de la responsabilité des professionnels, l'assurance dommages-ouvrage permet le financement des réparations sans attendre un jugement. Elle indemnise les dommages qui compromettent la solidité de la construction ou qui la rendent inadaptée à son usage prévu.

Pourquoi est-elle essentielle dans le contexte de la copropriété ?

Dans le cadre de la copropriété, l'assurance dommages-ouvrage est essentielle pour plusieurs raisons. Elle assure une couverture immédiate en cas de sinistres, facilitant une réparation rapide des dommages sans les délais et frais liés aux procédures judiciaires. Cela aide à éviter les conflits et les perturbations importantes pour les résidents, garantissant la continuité de l’utilisation de l’immeuble.

Elle protège également la copropriété des risques financiers significatifs liés aux réparations, même en cas de cessation d'activité ou de faillite de l'entreprise responsable du sinistre. Cela assure la disponibilité des fonds nécessaires aux réparations sans impacter financièrement les copropriétaires. Enfin, l'assurance dommages-ouvrage aide à préserver la valeur et la sécurité des propriétés en copropriété.

Elle apporte une tranquillité d'esprit aux copropriétaires, en sécurisant leur investissement contre les imprévus techniques et les dommages post-construction. Ceci est d'autant plus pertinent que les travaux de construction ou de rénovation peuvent présenter des complexités et des risques.

Le rôle du syndic et des copropriétaires dans la souscription

La responsabilité du syndic dans la souscription

Le syndic de copropriété est essentiel dans la souscription à l’assurance dommages-ouvrage, conformément à la loi Spinetta de 1978. Il doit proposer la souscription de cette assurance à l’assemblée générale avant tout chantier important de construction ou de rénovation.

En tant que gestionnaire du bien commun, le syndic veille à ce que les conditions de l’assurance dommages-ouvrage soient approuvées en assemblée générale. Pour des travaux urgents, il peut souscrire au contrat lui-même, à condition de le faire valider lors de la prochaine assemblée.

Pour la souscription, le syndic doit fournir des documents clés comme le questionnaire de déclaration du risque, la copie et le plan du permis de construire, la déclaration d’ouverture de chantier, la liste des intervenants, leurs devis ou marchés de travaux, ainsi que leurs attestations de garantie décennale. L’absence de souscription expose le syndic et les copropriétaires à des risques financiers et des délais allongés pour les réparations, pouvant mener à des conflits.

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Les copropriétaires jouent un rôle déterminant dans la souscription et la gestion de l’assurance dommages-ouvrage. Ils doivent être informés et impliqués dans la décision lors de l’assemblée générale.

La souscription doit être approuvée par l’assemblée générale selon la majorité de l’article 24 du règlement de copropriété. Les copropriétaires doivent connaître les risques couverts, les conditions de souscription, et les procédures en cas de sinistre.

Ils doivent aussi être au courant de leurs obligations, notamment le paiement des primes d’assurance, réparties selon leurs quotes-parts. Ceux réalisant des travaux dans leur lot privé doivent souscrire une assurance dommages-ouvrage individuelle et fournir une attestation au syndic pour approbation des travaux par l’assemblée générale.

Travaux couverts par l'assurance dommages-ouvrage en copropriété

Quels types de travaux sont concernés ?

L'assurance dommages-ouvrage en copropriété est conçue pour couvrir les travaux de construction, d'extension ou de rénovation d'un bien immobilier. Elle s'applique particulièrement aux travaux qui impactent la solidité de la structure ou concernent les équipements fixés de manière permanente. Cela inclut la rénovation de la structure du bâtiment, les interventions sur les fondations, les murs, les toitures, ainsi que les équipements indispensables tels que le chauffage, les canalisations et les systèmes électriques. Les travaux réalisés sur les parties communes, comme le ravalement de façade, la réparation des ascenseurs ou la remise en état des systèmes de plomberie et d'électricité, sont également couverts. L'objectif est de protéger l'immeuble contre les problèmes pouvant affecter sa solidité ou sa conformité à l'usage prévu.

Les exclusions courantes à connaître

Il est important de noter que certaines situations ne sont pas couvertes par l'assurance dommages-ouvrage. Cela inclut les dommages résultant d'un mauvais entretien par l'assuré, d'une utilisation anormale de l'immeuble, ou d'une faute intentionnelle. De plus, les sinistres causés par des phénomènes naturels extrêmes comme les tremblements de terre, les tempêtes, les cyclones ou les ouragans peuvent être exclus, sauf mention contraire dans le contrat. Les dommages internes non liés à la solidité de l'immeuble, tels que les finitions ou la tapisserie, ne sont généralement pas couverts. Enfin, les travaux sur des infrastructures spécifiques comme les voies ferroviaires, routières, portuaires, aéroportuaires, fluviales ou lacustres, et les ouvrages maritimes sont souvent exclus de la garantie.

Souscrire une assurance dommages-ouvrage : étapes et conseils

Quand et comment souscrire ?

Il est impératif de souscrire à une assurance dommages-ouvrage avant de commencer tout projet de construction ou de rénovation. Cette démarche, encadrée par la loi, assure que tous les risques liés au chantier sont couverts dès son démarrage.

Pour y parvenir, commencez par obtenir un devis personnalisé. Remplissez un formulaire en ligne détaillant votre projet, y compris les plans du permis de construire, la liste des professionnels impliqués, et les devis des travaux.

Envoyez ensuite l'ensemble des documents requis à votre assureur. Ce dossier doit inclure, entre autres, le plan du permis de construire, une copie de l’arrêté du permis de construire, la déclaration d’ouverture de chantier et les attestations de responsabilité civile décennale de chaque professionnel. L’assureur examinera ces informations et vous enverra un accord de souscription ainsi que les conditions générales du contrat.

Une fois le paiement effectué, l’assureur émettra une attestation d’assurance dommages-ouvrage, généralement sous 48 heures.

Choisir l'assureur : critères et recommandations

Le choix de l’assureur pour votre assurance dommages-ouvrage est important. Évaluez soigneusement la réputation et la fiabilité de l’assureur, en consultant les avis clients, les forums et les classements disponibles en ligne. Une bonne réputation spécifique au secteur de l’assurance construction est un bon indicateur de la qualité des services proposés.

Comparez les offres de plusieurs assureurs, en veillant à ce que les risques liés à votre projet soient bien couverts. Il est important de considérer les tarifs et les conditions, telles que les franchises et les délais de carence, en rapport avec l'étendue de la couverture.

Un service client réactif et efficace est essentiel, surtout en cas de sinistre. Informez-vous sur la qualité du service clientèle grâce aux avis et témoignages.

Préférez des assureurs spécialisés dans l’assurance dommages-ouvrage ou ayant une expérience confirmée dans les assurances de construction. La simplicité du processus de souscription et une gestion efficace des sinistres sont également à prendre en compte.

Choisissez un assureur proposant un processus de souscription simplifié et une gestion des sinistres efficace, pour réduire les délais et simplifier les démarches.

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La gestion des sinistres en copropriété avec l'assurance dommages-ouvrage

Déclaration de sinistre : procédure et délais

En présence d'un sinistre touchant l'immeuble en copropriété, notifier rapidement l'événement à l'assureur est primordial pour bénéficier de la protection offerte par l'assurance dommages-ouvrage. Que ce soit le syndic de copropriété ou le copropriétaire concerné, la démarche à suivre consiste à adresser sans délai une déclaration écrite à l'assurance.

Cette notification doit contenir une description détaillée du sinistre, précisant les dommages, les dates et heures des incidents, accompagnée si possible de photos ou de tout autre élément visuel pertinent. Il est important de respecter les échéances imposées pour la déclaration afin de ne pas affecter la prise en charge par l'assurance.

La règle générale est de signaler le sinistre dans les plus brefs délais, idéalement dans un délai raisonnable suivant la découverte des dégâts. L'assureur peut solliciter des justificatifs et documents complémentaires pour apprécier l'ampleur et la nature des dommages.

Rôle de l'expertise et indemnisation

Après la déclaration du sinistre, l'assureur nomme généralement un expert pour évaluer les dommages et identifier les réparations à effectuer. L'intervention de cet expert est déterminante pour définir les causes des dégâts, leur étendue et le coût des réparations nécessaires. Cet expert, qui peut être un professionnel indépendant ou un représentant de l'assurance, a pour mission de rédiger un rapport précis sur les travaux requis pour restaurer l'ouvrage.

À partir de ce rapport, l'assureur décide du montant de l'indemnisation. En cas d'accord sur la proposition d'indemnisation de l'assureur, le paiement de l'indemnité est effectué dans les 15 jours suivant la réception de l'accord de l'assuré. En cas de désaccord, l'assuré a la possibilité de demander le versement d'une avance représentant les trois quarts de l'indemnité proposée, tout en continuant à négocier pour une estimation plus juste des dommages.

Il est essentiel de rappeler que l'indemnité perçue doit servir exclusivement à la réparation des dommages. Cette mesure assure que les fonds sont utilisés conformément à leur objectif et contribue à préserver la sécurité et la stabilité de l'immeuble.

Coût de l'assurance dommages-ouvrage en copropriété

Facteurs influençant le tarif

Le coût de l'assurance dommages-ouvrage pour une copropriété est déterminé par plusieurs facteurs essentiels. La nature et le type des travaux effectués ont un impact significatif sur le prix. Ainsi, les constructions neuves, les rénovations, les extensions ou les réhabilitations varient dans leur effet sur le tarif, les projets d’envergure ou nécessitant des techniques particulières tendant à augmenter le coût.

Le budget total des travaux est également un élément déterminant. Un projet plus onéreux entraîne une assurance plus coûteuse, en raison du risque plus élevé d’indemnisation en cas de sinistre. Par exemple, pour des travaux d’un montant de 120 000 € HT, le coût de l’assurance peut fluctuer entre 600 € et 1 200 €.

Le type de construction et la localisation géographique influencent aussi le tarif. Les risques ne sont pas les mêmes pour une maison individuelle et un immeuble collectif, et les zones sujettes à des risques naturels comme les inondations ou les tremblements de terre peuvent voir le coût de leur assurance augmenter.

Enfin, souscrire à des garanties supplémentaires comme la garantie de bon fonctionnement ou la couverture des dommages immatériels post-réception des travaux peut faire grimper le prix de l’assurance.

Optimiser le coût de l'assurance

Pour réduire le coût de l’assurance dommages-ouvrage, il est possible d’adopter plusieurs stratégies. Limiter le périmètre des dommages et défauts couverts peut diminuer le prix de l’assurance. Par exemple, exclure les ouvrages de second œuvre peut permettre de recourir à des prestataires non couverts par la garantie décennale, réduisant ainsi les coûts de construction et, de fait, ceux de l’assurance. Opter pour une assurance dommages-ouvrage limitée aux ouvrages hors d’eau hors d’air est aussi une option avantageuse, garantissant uniquement les éléments essentiels et réduisant le coût global.

De plus, si le propriétaire réalise certains travaux par lui-même, cela peut diminuer le coût de la main-d’œuvre et, par conséquent, celui de l’assurance. Présenter un projet bien documenté, incluant des études de sol, des rapports techniques et faisant appel à des professionnels qualifiés, peut convaincre l’assureur de la qualité des travaux et potentiellement diminuer la prime d’assurance.

Conclusion

La souscription à une assurance dommages-ouvrage est indispensable pour les copropriétés engagées dans des travaux de construction ou de rénovation. Voici les éléments essentiels à retenir :

L'obligation de cette assurance, pour tous travaux pouvant affecter la solidité du bâtiment ou son aptitude à l'usage prévu, découle de la loi Spinetta de 1978.

Face à un refus d'assurance, il est recommandé de consulter des courtiers spécialisés ou de se tourner vers le Bureau Central de Tarification (BCT) pour identifier une solution adaptée.

Bien que souscrire à une assurance dommages-ouvrage postérieurement au début des travaux soit réalisable, cette démarche s'avère généralement plus complexe et onéreuse, nécessitant souvent des analyses d'expertise additionnelles.

Pour une administration efficace et sécurisée de votre copropriété, le choix d'un syndic qualifié et expérimenté est primordial. Pour un changement de syndic, envisagez Manda, un service de syndic de copropriété répondant aux attentes des copropriétaires. Avec Manda, profitez d'une gestion professionnelle et transparente, et bénéficiez d'un accompagnement expert pour toutes vos procédures, y compris pour la souscription et le suivi de votre assurance dommages-ouvrage.

En définitive, l'assurance dommages-ouvrage représente une protection vitale pour sécuriser votre investissement immobilier. Ne négligez pas cette étape et veillez à une gestion adéquate de votre propriété.

Auteur
Ilan Aziza
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.
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