La colocation est un mode de logement particulièrement populaire, surtout chez les jeunes locataires. Elle présente en effet plusieurs avantages sociaux et financiers. Pour garantir une bonne cohabitation et limiter les litiges, il est cependant indispensable de bien choisir son contrat de location. Dans cet article, nous passons en revue les différents contrats disponibles pour les colocataires, leurs avantages et leurs inconvénients.
La colocation, c’est quoi ?
La colocation permet à plusieurs personnes de cohabiter dans un même logement en location. Elles partagent ainsi l’espace de vie, et toutes les responsabilités liées au bien, comme l’entretien et le paiement du loyer.
Ce mode de vie séduit particulièrement les étudiants et les jeunes adultes, car il présente de nombreux avantages. La colocation permet notamment de réduire les coûts, en partageant le montant du loyer et les charges. Les frais d’ameublements et de réparation sont également réduits. Les locataires avec de faibles revenus y voient donc un avantage financier considérable.
En outre, la colocation permet d’alléger la responsabilité de chaque colocataire, puisqu’ils partagent les tâches ménagères, l’entretien du logement, ainsi que les responsabilités administratives.
Enfin, la colocation favorise les relations sociales et procure un sentiment de sécurité aux colocataires. Ils peuvent ainsi rencontrer de nouvelles personnes, créer des liens, faire du réseautage, et ne pas souffrir de la solitude.
Les différents types de contrat de colocation
Le contrat de colocation unique
Opter pour un contrat de colocation unique signifie que le propriétaire rédige un seul bail, qui est commun à tous les colocataires. Le logement doit être conforme aux réglementations relatives à la location meublée ou à la location vide, et respecter les critères de décence imposés par décret.
Avec le contrat de bail de location unique, tous les colocataires sont soumis aux mêmes obligations et disposent des mêmes droits. L’état des lieux d’entrée et la remise des clés doit se faire en présence de tous les colocataires, ainsi que du propriétaire ou du gestionnaire locatif. Le contrat de bail doit lui aussi être signé par tous les colocataires et par le propriétaire.
Le bailleur peut demander une caution globale qui se portera garante pour tous les colocataires, ou bien demander à ce que chaque colocataire dispose d’un garant individuel. Au niveau de l’assurance habitation, les colocataires peuvent également choisir de s’assurer collectivement ou individuellement.
Dans le cadre d’un bail unique, le dépôt de garantie demandé par le propriétaire est lui aussi unique. A la fin du bail, il est donc restitué au dernier locataire qui quitte les lieux, lors de l’état des lieux de sortie. Le dépôt de garantie ne peut pas excéder un mois de loyer (ou deux mois dans certains cas).
Le contrat de colocation unique avec clause de solidarité
La clause de solidarité est une clause que le bailleur peut ajouter au contrat de bail de colocation unique. Elle lui permet de se protéger contre le risque d’impayé. Si l’un des colocataires n’est pas en mesure de payer sa part du loyer, les autres colocataires sont alors contraints de payer à sa place. Ainsi, la clause de solidarité fait en sorte que chaque colocataire soit redevable de l’intégralité des loyers et des charges locatives, peu importe la solvabilité des autres.
Si un ou plusieurs colocataires quittent le logement en cours de bail, les colocataires restants doivent également s’acquitter des paiements.
Le contrat de colocation individuel
Le contrat de colocation individuel consiste à rédiger un contrat de bail indépendant pour chacun des colocataires. Toutes les clauses impliquent donc uniquement le colocataire concerné.
Ce type de contrat permet à chaque colocataire d’être responsable de sa propre situation, sans se préoccuper de celle des autres. Chaque colocataire doit donc payer sa part du loyer et des charges, souscrire sa propre assurance, avoir son propre garant, et verser son propre dépôt de garantie.
L’avantage principal du contrat de colocation individuel est qu’il ne peut pas inclure de clause de solidarité. Si un colocataire se retrouve en incapacité de payer son loyer, les autres colocataires ne sont donc pas contraints d’assurer cette charge financière. De plus, les contrats individuels permettent une meilleure flexibilité au niveau du logement, car il est plus simple pour le propriétaire de reprendre un locataire lorsqu’une place se libère.
L’inconvénient principal concerne surtout le bailleur, car la rédaction et la gestion de plusieurs contrats impliquent des démarches administratives plus denses.
Les cas particuliers
Le bail de colocation pour les étudiants
Ce contrat présente les mêmes clauses qu’un bail de colocation classique. La seule différence est que le bail étudiant permet de réduire la durée à 9 mois.
Le bail de colocation meublé
Le bail de colocation meublé est similaire à celui d’une location meublée classique. Les logements concernés appartiennent toutefois à un organisme HLM (Habitation à loyer modéré).
- Déléguer la gestion de votre colocation dès maintenant !
Comment bien cohabiter en colocation ?
La communication et l’organisation
La communication ouverte et transparente est la clé pour une bonne cohabitation dans une colocation. Chaque colocataire doit pouvoir partager ses sentiments, ses opinions et ses besoins, afin de garantir son confort et respecter celui des autres. Tous les aspects de la vie en commun doivent être abordés, afin de ne laisser aucune place au malentendu ou au conflit (gestion des tâches ménagères, horaires, organisation de fêtes, repas, utilisation des équipements…).
Il est fréquent que des étudiants se mettent en colocation pour limiter les coûts lorsqu’ils partent étudier dans une autre ville. Ils se retrouvent alors souvent en colocation avec des personnes qu’ils connaissent peu, voire pas du tout. La communication est alors indispensable dès la signature du bail, afin que tous les colocataires puissent apprendre à se connaître et à se respecter.
Dans le cadre d’une colocation entre amis, la communication reste essentielle, car ce n’est pas parce que les colocataires se connaissent déjà que tout risque de conflit est évité.
Le pacte de colocation
Le pacte de colocation est une charte rédigée et signée par tous les colocataires, qui détaille les règles de vie à respecter au sein du logement. Ce document n’est pas obligatoire, mais il peut aider les colocataires à s’organiser et à bien vivre ensemble.
Le pacte de colocation peut notamment contenir les éléments suivants :
- Les modalités de paiement du loyer et des charges
Le document peut préciser la date de paiement du loyer et des charges, le moyen de paiement, et la somme due par chaque colocataire. Cela permet de réduire les risques de retards de paiement ou d’impayés.
- La répartition des paiements courants
Les colocataires peuvent se mettre d’accord sur une manière précise de gérer les finances du logement. Ils peuvent notamment répartir le règlement des courses, des factures énergétiques et des achats communs comme bon leur semble. Cela permet à chaque colocataire de participer équitablement aux dépenses du foyer, et d’éviter les conflits pour des motifs financiers.
- La gestion des espaces communs
La vie en communauté ne se résume pas uniquement aux enjeux financiers. La cohabitation dans les espaces communs peut aussi être délicate si les habitudes de vie des colocataires sont très différentes. Le pacte de colocation peut aider les colocataires à se répartir équitablement les tâches ménagères, et à fixer des règles sur l’utilisation des espaces communs. Ces règles peuvent concerner des habitudes de propreté, ou encore des directives sur l’utilisation du matériel et des meubles par exemple.
- Les horaires à respecter pour les temps calmes
Les colocataires peuvent avoir des rythmes de vie et des emplois du temps très différents. De ce fait, il peut être intéressant de planifier des temps calmes, afin de respecter la tranquillité et le sommeil de chacun. Le pacte de colocation peut donc inclure des horaires à partir desquels il est bon de réduire les nuisances sonores et l’agitation dans le logement.
- Les règles à respecter concernant les visites
Si chaque colocataire invite des amis de manière simultanée, le logement peut rapidement devenir surchargé et chaotique. Il est donc intéressant d’instaurer des règles pour gérer les visites. Cela peut inclure des horaires et des jours spécifiques pour accueillir des invités, un nombre d’invités limité, ou encore le fait de demander l’accord préalable des autres colocataires.
Le compte bancaire commun
Tout comme le pacte de colocation, le compte bancaire joint n’est pas une obligation. Cependant, il peut permettre aux colocataires de mieux organiser leurs dépenses financières et ainsi éviter les litiges. Les colocataires peuvent utiliser ce compte pour le paiement des loyers et des charges, mais aussi pour les dépenses courantes liées aux logements, comme la nourriture, les équipements, les meubles, ou encore certaines factures.
Un compte joint peut être ouvert à partir du moment où le logement comporte deux colocataires. L’ouverture nécessite la signature de tous les colocataires, qui deviennent alors cotitulaires du compte. Lorsqu’un des colocataires quitte le logement, les autres peuvent demander à ce que le compte joint soit transformé en compte séparé.
Comment choisir son type de contrat de colocation ?
Il n’existe pas un type de contrat de colocation plus avantageux qu’un autre. La pertinence du contrat dépendra surtout de la personnalité et des préférences des colocataires, ainsi que du propriétaire. Chaque contrat dispose en effet d’atouts et d’inconvénients différents.
Voici un récapitulatif des points forts et des points faibles de chaque type de bail.
Le bail unique :
Avantages :
- Facilite les démarches administratives grâce à un seul contrat commun à tous les locataires.
- Sécurise les revenus du propriétaire grâce à la clause de solidarité.
- Permet aux colocataires d’avoir un garant en commun s’ils le souhaitent.
- Favorise la cohésion et la collaboration entre les colocataires.
- Facilite le remplacement d’un colocataire après un départ, d’un point de vue administratif, car le bailleur n’a pas à rédiger un nouveau contrat de bail entièrement.
Inconvénients :
- Une pression financière plus élevée sur les colocataires, liée à la clause de solidarité.
- Dépendance mutuelle entre les colocataires.
- Le remplacement d’un colocataire nécessite l’accord de tous les autres.
Le bail individuel :
Avantages :
- Chaque colocataire est indépendant et responsable de ses propres paiements.
- Pas de dépendance financière vis-à-vis des autres colocataires, donc moins de conflits potentiels.
- Meilleure flexibilité en cas de changement de colocataire, car le bailleur peut en choisir un nouveau et rédiger un nouveau bail sans demander l’accord des autres colocataires.
- Une meilleure sécurité pour le propriétaire, car il peut sélectionner individuellement chaque locataire.
Inconvénients
- Complexité administrative : plusieurs contrats à gérer.
- Moins de cohésion entre les colocataires.
- Une rotation potentielle plus élevée au niveau des colocataires.
Conclusion
En tant que locataire, il est essentiel de bien étudier chaque caractéristique des types de contrats. Vous pourrez ainsi choisir celui qui vous correspondra le mieux.
Dans le cadre d’une colocation avec des inconnus, il peut être avantageux d’opter pour des baux individuels. Cela permet de conserver votre indépendance financière, et de ne pas dépendre de personnes que vous connaissez peu. En revanche, si vous vous lancez dans une colocation entre amis à qui vous faites confiance, le bail unique peut être bénéfique, car il permet une bonne cohésion entre les colocataires.
Quel que soit votre choix, une communication claire avec les colocataires et avec le propriétaire est essentielle. Elle vous permettra d’assurer une cohabitation paisible tout au long du bail.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à vous faire accompagner par une agence de gestion locative. Les experts Manda sont à votre disposition pour un rendez-vous.
{{cta="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}
