Investissement locatif
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Qu’est-ce que l’amortissement en immobilier ?

Mis à jour le
23/1/2025
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Experte en transaction immobilière
Estelle Kujbida
Estelle Kujbida, experte en transaction immobilière depuis plus de 10 ans, accompagne acheteurs et vendeurs à chaque étape de leur projet. Spécialiste des stratégies de vente et des tendances du marché, elle partage des conseils concrets et adaptés. Découvrez son expertise pour maximiser vos transactions et valoriser vos biens immobiliers.

L’optimisation de la fiscalité est l’un des points clés de la réussite d’un investissement immobilier. Parmi les mécanismes fiscaux les plus utilisés, on retrouve notamment l’amortissement immobilier. Cette méthode est efficace pour répartir les coûts d’acquisition d’un logement tout au long de son utilisation, ainsi que pour réduire ses impôts. Voici ce que vous devez savoir sur l’amortissement en immobilier.

Le principe de l’amortissement immobilier

Définition

L’amortissement immobilier est un mécanisme comptable qui vise à répartir le coût d’un bien immobilier sur sa durée de vie utile. Il prend en compte la dépréciation du logement au fil des années, afin de la déduire de la valeur du bien comme s’il s’agissait d’une dépense. La valeur du logement, des équipements et des meubles diminue avec le temps, ce qui permet aux propriétaires de bénéficier d’une réduction d’impôts. En effet, l’amortissement est également fiscal, puisqu’il permet de réduire la base imposable.

En location meublée (LMNP et LMP), il est possible de déduire l’amortissement des recettes locatives, ce qui représente l’un des principaux avantages de ces dispositifs fiscaux. Ce régime permet aux investisseurs locatifs de maximiser leurs revenus tout en bénéficiant d’un statut fiscal avantageux.

En investissement immobilier locatif, quatre éléments peuvent être amortis, pendant des durées différentes :

-     Le bien immobilier, incluant le terrain et l’immeuble, peut être amorti pendant différentes durées selon le type de régime choisi.

-     Les meubles et le mobilier, ainsi que les frais liés à l’achat, peuvent être amortis sur 5 ans.

-     Les travaux de rénovation et d’entretien peuvent être amortis de 5 à 25 ans en moyenne, en fonction de leur nature et de leur montant.

Il existe trois types d’amortissements :

L’amortissement constant permet de répartir le montant total de l’investissement sur la durée d’amortissement choisie.

L’emprunteur verse une somme fixe chaque année pendant la durée de son prêt immobilier, car son amortissement est le même chaque année. Pour le calculer, il faut diviser le coût total du bien par sa durée de vie utile. Cette méthode d’amortissement est simple et couramment utilisée, surtout pour les biens classiques, dont la perte de valeur est prévisible.

L’amortissement progressif consiste à augmenter progressivement le montant amorti chaque année, reflétant une utilisation croissante du bien immobilier.

L’emprunteur rembourse des sommes croissantes, car le pourcentage de l’amortissement augmente chaque année. Cette méthode est plus rarement utilisée, car elle ne reflète pas toujours la réalité économique de la perte de valeur d’un bien.

L’amortissement dégressif permet de réduire progressivement le montant amorti, s'adaptant aux variations de l'utilisation du bien.

L’emprunteur rembourse des sommes de moins en moins importantes, car le pourcentage d’amortissement diminue avec le temps. Cette méthode est utile pour les biens qui perdent rapidement de la valeur après leur acquisition. Il s’agit souvent de véhicules ou d’équipements technologiques, plus que de biens immobiliers.

Illustration de l'amortissement immobilier

La dépréciation vs l’amortissement

L’amortissement immobilier est parfois confondu avec la dépréciation. Il s’agit pourtant de deux processus distincts. Comme nous venons de le voir, l’amortissement est une charge planifiée et régulière qui reflète l’usure et l’obsolescence naturelle du bien immobilier.

La dépréciation est quant à elle une réduction de la valeur comptable d’un actif. Elle intervient lorsque sa valeur actuelle devient inférieure à sa valeur comptable. La dépréciation peut être causée par des occasions spécifiques, comme un dommage ou un changement soudain des conditions économiques, par exemple. Il s’agit donc d’un ajustement ponctuel de la valeur comptable, contrairement à l’amortissement qui est un processus systématique, régulier et planifié.

 

Comment calculer l’amortissement immobilier ?

Pour calculer l’amortissement immobilier en LMNP, il faut déterminer le rapport entre la valeur d’origine du logement et la durée d’utilisation. Pour cela, il faut diviser le coût total par le nombre d’années durant lesquelles l’appartement ou la maison est mis en location.

Exemple d’amortissement

Un investisseur locatif achète un appartement ancien à 250 000€ et le loue en meublé, avec le statut LMNP, en dépendant du régime réel. Il peut donc amortir son bien chaque année, tout en déduisant le montant des amortissements de ses revenus locatifs.

Nous appliquons une durée de remboursement de 25 ans.

250 000 / 25 = 10 000€.

Supposons que la valeur totale des meubles est de 5000€ et qu’elle est amortissable sur 5 ans. L’amortissement annuel est donc de 5000 / 5 = 1000€ par an. Cet amortissement contribue à réduire le montant imposable des revenus générés par la location meublée.

Supposons également que le coût des travaux est de 20 000€, à amortir sur 25 ans. Le résultat est alors de 20 000 / 25 = 800€ par an. Ces travaux sont considérés comme des composants amortissables dans le cadre de l’investissement locatif.

L’amortissement total est donc le suivant :

Pour les 5 premières années : 10 000 + 1000 + 800 = 11 800€. Ce montant d’amortissement total permet de déduire une partie significative des revenus locatifs imposables.

Pour les années suivantes : 11 800 – 1000 = 10 800€. Cet ajustement annuel continue de maximiser les avantages fiscaux liés à l’amortissement.

 

Les avantages fiscaux de l’amortissement immobilier

L’amortissement immobilier permet aux propriétaires de bénéficier d’avantages fiscaux significatifs.

En déduisant l’amortissement du revenu brut, le bénéfice imposable est réduit, tout comme la charge fiscale. Les propriétaires payent donc moins d’impôt chaque année et optimisent la rentabilité de leur investissement immobilier. Les propriétaires bailleurs peuvent aussi déduire leur amortissement de leurs revenus locatifs. Là encore, ils réduisent leur base imposable en utilisant ce régime fiscal avantageux.

Ils peuvent également utiliser ces économies fiscales pour réinvestir dans d’autres projets immobiliers ou pour améliorer leurs logements existants. La gestion des liquidités et de la trésorerie est alors facilitée.

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Les types de biens immobiliers concernés par l’amortissement

Les biens immobiliers locatifs

Les logements loués en location meublée avec les dispositifs de loueur meublé non professionnel (LMNP) et loueur meublé professionnel (LMP), sont éligibles à l’amortissement. Ils permettent d’amortir le coût du logement, mais aussi celui du mobilier et des équipements, optimisant ainsi la fiscalité de l’investissement locatif.

Pour rappel, les statuts LMNP et LMP imposent aux bailleurs des conditions spécifiques :

-     Moins de 23 000€ de recettes locatives annuelles ou moins de 50% du revenu global pour le statut LMNP.

-     Respect des critères de décence des logements meublés, assurant une utilisation conforme et optimisée des biens immobiliers.

-     Location du logement meublé à titre de résidence principale, garantissant ainsi une occupation continue et l’optimisation des revenus locatifs.

Bon à savoir : Les logements en location nue ne peuvent pas bénéficier de l’amortissement. Cependant, les bailleurs peuvent profiter du mécanisme du déficit foncier s’ils réunissent toutes les conditions nécessaires.

Les biens immobiliers commerciaux et industriels

Les locaux dédiés à des activités commerciales comme des bureaux, des magasins, ou encore des entrepôts peuvent être amortis. Cet amortissement permet de réduire le coût d’acquisition ou de construction des bâtiments, améliorant ainsi la fiscalité de l’investissement immobilier. Les usines et les sites de production industrielle sont également concernés. L’amortissement englobe alors les équipements techniques spécifiques aux activités industrielles, optimisant la gestion fiscale des biens immobiliers.

Les biens immobiliers à usage professionnel

Les bâtiments professionnels peuvent être amortis. Parmi eux, on compte notamment les établissements de santé comme les centres médicaux, les cliniques et les hôpitaux. Là encore, l’amortissement s’étend aux équipements et aux installations, améliorant ainsi l’utilisation et la rentabilité fiscale des investissements immobiliers professionnels.

Les hôtels et les hébergements touristiques sont eux aussi concernés, tout comme les meubles et les équipements fournis aux clients, renforçant l’attrait fiscal de ces investissements immobiliers.

Les biens immobiliers détenus par des sociétés

Les Sociétés Civiles Immobilières (SCI) soumises à l’impôt sur les sociétés peuvent amortir leurs biens immobiliers. C’est également le cas des immeubles résidentiels, industriels ou commerciaux, optimisant ainsi la fiscalité des investissements via la SCI.

Les sociétés commerciales détentrices de biens immobiliers dans le cadre de leur activité, comme des boutiques, des entrepôts ou encore un siège social sont également éligibles à l’amortissement, maximisant ainsi les avantages fiscaux liés à l’investissement immobilier.

Les biens immobiliers spécifiques

Certaines immobilisations incorporelles liées à l’immobilier peuvent être amorties. C’est notamment le cas des droits d’usage, des franchises, ou encore des fonds de commerce associés à un bien immobilier.

 

Durée d'amortissement selon le type de bien

La durée d'amortissement varie en fonction du type de bien immobilier. Pour les immeubles d'habitation, elle peut s’étendre entre 40 à 100 ans. Les bureaux sont généralement amortis sur une période de 25 ans, tandis que les bâtiments commerciaux ont une durée d'amortissement comprise entre 20 et 50 ans. Quant aux bâtiments industriels et entrepôts, leur amortissement s’étale typiquement sur 20 ans. En ce qui concerne les meubles et les équipements, leur durée d'amortissement est généralement de 10 à 15 ans. Cette diversification des durées permet une optimisation fiscale adaptée à chaque type d’investissement immobilier.

Pourquoi opter pour l'amortissement d'un bien immobilier ?

L'amortissement d'un bien immobilier est particulièrement avantageux, car il permet aux investisseurs de maximiser leur optimisation fiscale tout en s’assurant de la pérennité de leur investissement. Grâce à cette méthode, les revenus locatifs sont fortement défiscalisés, résultant en une charge fiscale quasi inexistante pendant plusieurs années. Ce dispositif est particulièrement séduisant pour ceux qui investissent dans une résidence de services, car il procure une grande sérénité grâce à la sécurité du bail commercial et la tranquillité assurée par la gestion des biens immobiliers.

Comment déclarer l’amortissement immobilier ?

En LMNP, la déclaration de l’amortissement immobilier se fait en même temps que la déclaration de revenus. Les propriétaires doivent remplir la déclaration de résultat n°2031, éditer leur compte de résultat et joindre le tableau de suivi des charges d’amortissements. Ce tableau est soumis aux normes de l’article 39 du Code général des impôts. Il faut ensuite reporter les informations sur la déclaration de revenus 2042 C Pro.

La procédure peut s’avérer complexe, c’est pourquoi les conseils d’un expert-comptable sont essentiels afin d’éviter les erreurs dans la déclaration et de bénéficier pleinement des dispositifs fiscaux disponibles.

Il est important de noter que, pour les biens loués en statut LMNP, l'amortissement ne commence qu'à partir de la date de déclaration de ce statut au greffe du tribunal, et non à partir de l'acquisition du bien. Cela permet de maximiser le bénéfice fiscal durant les premières années d'exploitation et d'optimiser ainsi la fiscalité des revenus locatifs.

Les limites et les restrictions

Le plafond de déduction de l’amortissement

La valeur totale de l’amortissement est limitée. Selon l’article 39 du Code général des impôts, elle ne peut pas dépasser le delta entre le total des loyers et les charges locatives. De plus, il est impossible de créer un déficit avec l’amortissement. L’excédent de l’amortissement peut servir à réduire les revenus locatifs futurs, mais pas de manière illimitée, conformément à la législation fiscale en vigueur.

Les risques de redressement fiscal

Une erreur dans le calcul et dans la déclaration de l’amortissement peut exposer le propriétaire bailleur à un risque de redressement fiscal. Ce mécanisme demande donc l’intervention d’un expert-comptable, ce qui génère un coût pour le propriétaire mais assure la conformité avec les lois fiscales.

La proportion amortissable

Seule la partie bâtie d’un bien immobilier est amortissable. De ce fait, le coût du terrain n’entre pas en compte dans le calcul de l’amortissement, conformément à la législation fiscale.

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Conclusion

L’amortissement immobilier est un outil puissant et indispensable pour les investisseurs et les propriétaires qui souhaitent optimiser leur fiscalité et maximiser les avantages fiscaux de leur investissement immobilier.

Il permet de répartir le coût d’acquisition et/ou de rénovation d’un bien sur sa durée utile. Les avantages fiscaux sont importants, car ils améliorent la rentabilité des investissements immobiliers et permettent de déduire les montants d’amortissement des revenus imposables.

Le mécanisme de l’amortissement peut cependant s’avérer complexe pour des propriétaires non experts. Il nécessite donc les services réguliers d’un expert-comptable, afin d’éviter les erreurs dans les déclarations et les risques de sanctions fiscales liées à la fiscalité immobilière.

FAQ

Quelle est la différence entre l’amortissement linéaire et l’amortissement dégressif dans le contexte de l’amortissement immobilier?

La différence principale entre l’amortissement linéaire et l’amortissement dégressif réside dans la manière de calculer la dépréciation d’un bien sobre le temps. - Amortissement linéaire : Il suppose une dépréciation constante sur la durée de vie du bien, avec des annuités d’amortissement identiques chaque année. La formule est : base amortissable x taux d’amortissement linéaire (100/durée d’utilisation) . - Amortissement dégressif : Il accélère l’amortissement en pratiquant des annuités plus importantes les premières années. Le taux d’amortissement dégressif est calculé en multipliant le taux linéaire par un coefficient dégressif (par exemple, 1,25 pour 3-4 ans, 1,75 pour 5-6 ans, 2,25 pour plus de 6 ans) .

Comment calculer l’amortissement annuel d’un bien immobilier dans le cadre de la location meublée non professionnelle (LMNP)?

Pour calculer l’amortissement annuel d’un bien immobilier dans le cadre de la LMNP, vous devez suivre ces étapes: - Décomposer le prix d’acquisition du bien en excluant la valeur du terrain, qui n’est pas amortissable.- Appliquer la valeur d’amortissement, généralement 85% à 90% de la valeur du bâti.- Diviser cette valeur par la durée d’amortissement, typiquement entre 25 et 40 ans. La formule est : Montant de l’amortissement = (valeur du bien immobilier x valeur d’amortissement) / durée d’amortissement . Par exemple, pour un bien à 250 000 €, avec 85% amortissable sur 30 ans : 7 083 € par an (250 000 € x 85% / 30) .

Quels éléments d’un bien immobilier sont amortissables et quels ne le sont pas, et pourquoi?

Les éléments amortissables d’un bien immobilier incluent le gros œuvre, la toiture, l'étanchéité, les installations électriques, les agencements intérieurs, et les ascenseurs. Ces composants sont amortissables parce qu'ils subissent une usure normale et une perte de valeur au fil du temps. En revanche, le terrain ne peut pas être amorti car il ne se déprécie ni ne s'use avec le temps selon les règles fiscales et comptables .

À partir de quelle date débute l’amortissement comptable d’une immobilisation, et quelles sont les implications fiscales et comptables?

L’amortissement comptable d’une immobilisation débute à compter de la mise en service du bien, c'est-à-dire la date à laquelle l’immobilisation est en état de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction . Du point de vue fiscal et comptable, les amortissements doivent être constatés en comptabilité pour être déductibles des bénéfices imposables. L’entreprise doit respecter une obligation d’amortissement minimal égal à l’amortissement linéaire, et ces amortissements doivent être effectivement enregistrés en charges au niveau du compte de résultat de l’entreprise .

Auteur
Estelle Kujbida
Experte en transaction immobilière
Estelle Kujbida, experte en transaction immobilière depuis plus de 10 ans, accompagne acheteurs et vendeurs à chaque étape de leur projet. Spécialiste des stratégies de vente et des tendances du marché, elle partage des conseils concrets et adaptés. Découvrez son expertise pour maximiser vos transactions et valoriser vos biens immobiliers.
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