Vidéosurveillance en copropriété : quelles obligations légales ?

Mis à jour le
23/1/2025
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Auteur
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.

L'installation de systèmes de vidéosurveillance dans les copropriétés répond à une augmentation des incidents tels que le vandalisme et les cambriolages, offrant une solution pour améliorer la sécurité des personnes et des biens. Toutefois, cette mesure suscite des interrogations d'ordre juridique et éthique. Il est essentiel de se familiariser avec les obligations légales et les régulations spécifiques avant d'installer des caméras de surveillance.

Les copropriétaires et les syndics doivent respecter un cadre réglementaire strict, équilibrant la sécurité des résidents avec leur droit à la vie privée. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) est au cœur de cette régulation, exigeant une prise de décision soignée et transparente concernant l'installation et l'utilisation des caméras.

Cet article détaille les étapes et obligations légales pour mettre en place une vidéosurveillance en copropriété, incluant l'approbation en Assemblée Générale, la conformité avec les normes de la CNIL, et la protection de la vie privée des résidents.

1. Demande et approbation en Assemblée Générale

Majorité requise pour la décision

L'installation d'un système de vidéosurveillance dans une copropriété requiert l'approbation formelle des copropriétaires, obtenue lors d'une Assemblée Générale. Pour que la proposition soit validée, il est nécessaire d'obtenir une majorité simple, c'est-à-dire la majorité des voix des copropriétaires présents et des votes par correspondance.

Documentation et planification pré-assemblée

Avant de réunir l'Assemblée Générale, le syndic de copropriété mandaté doit préparer un dossier complet sur le projet de sécurité en copropriété. Celui-ci doit inclure plusieurs devis pour l'installation, ainsi que des détails sur le système de vidéosurveillance envisagé, tels que son coût, ses avantages sécuritaires, et son fonctionnement.

Il est essentiel de présenter les modalités de gestion des images, y compris les règles de visionnage, de conservation, et les mesures pour protéger les données personnelles. Par ailleurs, il est important de désigner, au cours de cette assemblée, une ou plusieurs personnes autorisées à consulter les enregistrements. Ces responsables, souvent membres du conseil syndical, le gardien, ou le gestionnaire de la copropriété, veilleront à ce que l'accès aux images soit strictement régulé et limité à la gestion d'incidents, évitant ainsi une surveillance continue des résidents.

2. Conformité avec la réglementation de la CNIL

Déclaration ou autorisation préalable

L'installation d'un système de vidéosurveillance dans une copropriété doit se conformer aux directives de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). Selon le contexte, il peut être nécessaire de procéder à une déclaration ou d'obtenir une autorisation préalable. Pour les immeubles non accessibles au public, où les caméras ciblent uniquement les parties communes, une déclaration à la CNIL n'est pas exigée. Cependant, l'approbation de l'assemblée générale des copropriétaires reste indispensable.

En revanche, si l'immeuble est ouvert au public, par exemple, intégrant un commerce ou un cabinet médical, une déclaration préalable auprès de la CNIL devient obligatoire. Dans ce cas, il est requis de remplir le formulaire de déclaration normale disponible en ligne et d'obtenir un récépissé de la CNIL avant l'installation du système de vidéosurveillance.

Il est également possible qu'une autorisation de la préfecture du département soit requise.

Respect des principes de proportionnalité et de nécessité

La CNIL met l'accent sur le respect des principes de proportionnalité et de nécessité dans l'installation des systèmes de vidéosurveillance. Cela implique que l'installation des caméras ne doit se faire que si elle est strictement nécessaire pour la sécurité des personnes et des biens, et qu'aucune alternative moins intrusive n'est disponible. Les caméras doivent être disposées de manière à filmer exclusivement les espaces communs, à l'exclusion des parties privatives des logements.

De surcroît, la finalité du traitement des données doit être clairement définie et respectée. Les images capturées ne doivent pas être exploitées à d'autres fins que celles initialement prévues, comme le contrôle de comportements non relatifs à la sécurité.

La CNIL veille scrupuleusement au respect de ces principes pour protéger la vie privée des résidents et de leurs visiteurs.

3. Droits des résidents et respect de la vie privée

Affichage des informations et droit à l'information

Pour respecter les droits des résidents et assurer une transparence nécessaire, il est primordial d'exposer clairement les informations concernant l'utilisation de caméras de surveillance dans les espaces communs. Il faut installer des panneaux bien visibles dans les zones sous surveillance, précisant la présence du système de vidéosurveillance et le contact du syndic ou du responsable des enregistrements. Cela permet d'informer les individus sur leur droit d'accès aux images les concernant.

Le droit à l'information est essentiel pour que les résidents soient informés de la surveillance et puissent agir en connaissance de cause. Il est également important de préciser que les caméras ne doivent pas cibler les espaces privés, tels que les entrées d'appartements, les balcons, les terrasses ou les jardins privés, afin de préserver la vie privée.

Accès aux enregistrements et protection des données

Les résidents ont le droit d'accéder aux enregistrements les concernant, mais cet accès est strictement encadré pour protéger la vie privée de chacun. Seules les personnes autorisées, souvent membres du conseil syndical ou le syndic, peuvent visionner ces images. Elles doivent veiller à ce que les enregistrements soient utilisés uniquement dans le cadre prévu par la surveillance, sans surveiller les occupants ou suivre leurs déplacements de manière injustifiée.

La conservation des images est soumise à une réglementation stricte, ne permettant leur conservation que pour une période maximale d'un mois, sauf en cas de procédure judiciaire. Tout dépassement de cette durée peut entraîner des sanctions sévères, incluant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.

Le syndic, responsable de la protection des données, doit informer les personnes sur l'utilisation de ces données et sur leurs droits à contester cette utilisation. Il est impératif de garantir la confidentialité et la sécurité des informations collectées, en restreignant l'accès aux enregistrements au personnel autorisé uniquement.

Conclusion

L'installation de systèmes de vidéosurveillance dans les copropriétés est une démarche qui nécessite de trouver un juste milieu entre la sécurité des résidents et le respect de leur vie privée. Pour mettre en œuvre cette solution de manière légale, il est impératif d'obtenir l'approbation par une majorité simple en Assemblée Générale, de se conformer aux directives de la CNIL, et de veiller au respect des principes de proportionnalité et de nécessité.

Il est essentiel que les caméras soient positionnées pour filmer uniquement les zones communes, et que les enregistrements ne soient pas conservés plus d'un mois, à moins d'une procédure judiciaire en cours.

Afin d'assurer le respect de ces conditions et de bénéficier d'une gestion de copropriété exemplaire, envisagez de solliciter les services d'un syndic moderne et proactif. Manda, grâce à ses solutions technologiques de pointe et son engagement pour la transparence et la réactivité, représente le choix idéal pour répondre à vos exigences en matière de vidéosurveillance et de gestion de copropriété. Pour une gestion simplifiée, efficace et personnalisée, prendre contact avec Manda est une démarche judicieuse.

Pour plus d'informations, visitez le site Manda - Syndic de Copropriété.

FAQ

Qui peut visionner les images de vidéosurveillance en copropriété ?

En copropriété, seuls les individus autorisés ont le droit de visionner les images de vidéosurveillance. Cela concerne principalement le syndic, le gardien-concierge, et les membres du conseil syndical.

Ces images ne sont consultables qu'en cas d'incident et doivent être strictement protégées pour prévenir une surveillance abusive des résidents.

Puis-je filmer les parties communes ?

Oui, il est possible de filmer les parties communes d'une copropriété, mais cette décision doit être approuvée par l'assemblée générale des copropriétaires à la majorité simple. Il est impératif que les caméras ne ciblent pas les zones privées, telles que les entrées des appartements, les balcons ou les fenêtres. Il est aussi essentiel d'informer les résidents de la présence des caméras et de ne conserver les enregistrements que pour une durée maximale d'un mois, sauf en cas d'incident.

Est-ce obligatoire de signaler une caméra de surveillance ?

Oui, signaler la présence d'une caméra de surveillance est une obligation. Vous devez avertir les personnes filmées à l'aide d'un pictogramme clair et visible, indiquant la mise sous surveillance. En outre, vous devez notifier les services de police et, selon les cas, effectuer une déclaration auprès de la CNIL ou des autorités compétentes.

Quels sont les inconvénients des caméras de surveillance ?

Les caméras de surveillance présentent plusieurs inconvénients, notamment une dépendance à une connexion Internet stable, les rendant vulnérables en cas de défaillance ou de faible signal. Elles sont aussi susceptibles de subir des cyberattaques, mettant en péril les données personnelles et la sécurité du système.

Les modèles fonctionnant sur batterie peuvent souffrir d'une autonomie limitée, et les coûts initiaux peuvent être élevés, en particulier pour celles offrant des fonctionnalités avancées. Elles posent également des questions de protection de la vie privée, surtout les caméras dotées de capacités d'analyse automatisée des individus, et peuvent induire un faux sentiment de sécurité si elles ne font pas partie intégrante d'une stratégie de sécurité globale.

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Auteur
Ilan Aziza
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.
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